30 mai 2017
Mardi prochain, le 30 mai, nous avons le plaisir d’accueillir quelques Collègues Français à l’occasion d’un séminaire de travail de la Chaire laboRH.
Lambert LANOË (Chercheur, Université de Nantes)
Le rôle de régulation du manager de proximité et ses empêchements
"Dans un contexte de réorganisation profonde des activités d’une grande entreprise de l’énergie – et impactant fortement le rôle du manager de proximité – nous avons cherché à comprendre et à analyser ce qui constitue désormais le travail de cet encadrant, quels sont les empêchements potentiels à ce rôle, et quels sont les impacts potentiels en termes de performance et de santé au travail dans l’organisation ? S’appuyant sur une méthodologie d’observation structurée (Mintzberg, 1973) et d’entretiens compréhensifs (Kaufmann, 2007), plusieurs « profils » de manager ont ainsi été déterminés à travers l’analyse de la proportion du temps que l’encadrant passe avec son équipe et de la capacité dont il fait montre pour intervenir sur le travail de celle-ci. Une approche globale du travail du manager de proximité nécessite de s’intéresser à la triple dimension – objective (quel est le produit, le résultat du travail du manager ?), collective (avec qui et pour qui le manager travaille-t-il ?) et subjective (de quelle manière et à quel degré le manager s’engage-t-il dans son travail ?) – constitutive de tout travail (Gomez, 2011), permettant ainsi de mettre en exergue les éléments l’empêchant d’assumer pleinement son rôle. Les empêchements du manager (quantophrénie, gestionnite et aliénation), se manifestant à différents niveaux de l’entreprise (macro, méso et micro-organisationnels), ont pour finalité d’éloigner le manager de ses équipes, favorisant ainsi incompréhensions, conflits, dysfonctionnements, démotivation et risques professionnels. L’« organisation du travail d’organisation » (De Terssac, 2003), garantie précédemment par ce manager, entre la stratégie de l’entreprise et les conditions d’intervention sur le terrain se voit alors compromise. Face à ces constats, et s’ancrant dans une logique de recherche-action et d’aller-retour entre le niveau national et local, ces travaux se fondent sur la co-construction avec les acteurs de l’organisation de dispositifs permettant la mise en lumière de ces empêchements et de moyens d’action favorisant une régulation autonome collective des salariés."
Chloé JACQUEMIN (Chercheuse, Université catholique de Louvain)
Etudier les effets déshumanisant des pratiques de management participatif
The project will investigate how the development of participative management practices may lead middle managers and their subordinates to feel dehumanized. First, it will focus on how the development of participative management within organizations may lead middle managers to experience negative effects (e.g. paradoxical injunctions) that could lead them to experience dehumanization. Second, it will in turn investigate how this potential feeling of dehumanization may conduct middle managers to adopt a style of management that dehumanizes their subordinates. The project therefore considers that managers could be both victims and perpetrators of dehumanization. The research will draw on two distinctive disciplinary fields of investigation - management and organizational psychology - as well as on data from three main sources: (1) from a literature review on the notion of participative management practices, including critical research on their pitfalls, and on organizational dehumanization; in a mixed-methods research tradition, from (2) a qualitative approach including semi-structured interviews and observations in multiple case studies and from (3) a quantitative approach including the use of questionnaires in order to test the generalizability of the results found in the qualitative approach.