02 juin 2017
Dédé Aliango défendra publiquement sa thèse de doctorat le vendredi 02/06/2017 à 16h00, dans l'auditoire Montesquieu 02.
Analyse de la propriété des coopératives d’épargne et de crédit : le cas des coopec kinoises.
Promotrice: Marthe Nyssens
Jury : Vincent Legrand (UCL), Marc Labie (UMONS), Andreia Lemaitre (UCL), Anaïs Périlleux (UCL)
Cette thèse analyse la propriété des coopératives d’épargne et de crédit (Coopec) kinoises à travers ses deux dimensions : l’exercice du pouvoir et la distribution des surplus générés.
Les coopec sont des institutions financières constituées par un groupe de personnes avec pour objet la collecte de l’épargne et l’octroi de crédit à ces derniers à des taux raisonnables. Elles constituent un acteur important du secteur congolais de microfinance mais éprouvent des nombreuses difficultés notamment en matière de gouvernance. Les soucis de gouvernance qu’elles connaissent sont étroitement liés à leur propriété. L’analyse du pouvoir et de son exercice a permis d’identifier les différentes instances où s’exerce le pouvoir dans ces coopec, les acteurs impliqués ainsi que la présence de cinq profils de pouvoir. On observe, dans quelques-unes, un pouvoir partagé entre différents acteurs (internes et externes) et dans d’autres, un pouvoir concentré au niveau d’une seule catégorie d’acteurs internes. Certains acteurs exercent donc le pouvoir alors qu’ils ne le devraient pas. Les études de cas sur la formation et le partage des gains additionnels ont révélé une certaine fragilité des coopec étudiées en termes d’activité mais aussi des nombreuses difficultés notamment en matière de mobilisation de l’épargne, d’accès aux financements externes et de rentabilité. Les gains de productivité, présents dans certaines parmi elles, ont été très variables dans le temps. Les acteurs relativement favorisés dans le partage de ces gains, bien souvent dérisoires, sont les coopec à travers la Marge Brute d’Autofinancement ainsi que les salariés.
Malgré cela, la situation des principaux acteurs est restée globalement, très fragile. Finalement, la configuration de la propriété de ces structures n’a permis de rendre que partiellement compte des soucis de gouvernance, qui sont, effectivement gigantesques dans les coopec congolaises. Elle a, surtout, mis en lumière un réel enjeu en termes de gestion au sein ces institutions.