Jérémy : "oser la compréhension de l’incompréhensible et lutter contre une déshumanisation."

Jérémy

T.

 En quoi consiste votre fonction ? Quelles sont vos tâches principales ?

Je suis évaluateur interne de la prévention dans l’une des 19 communes bruxelloises. Mon rôle est d’analyser les besoins en matière de prévention au niveau local, d’élaborer des projets et campagnes de prévention et de les évaluer. Mes tâches principales sont l’élaboration d’outils de collecte de données ainsi que la direction de recherches et enquêtes pour divers mandateurs. Dans ce sens, j’élabore le DLS (Diagnostique Local de Sécurité) et le PBPP (Plan Bruxellois de Prévention et de Proximité) pour la Région bruxelloise et l’Observatoire bruxellois de Prévention et de Sécurité, ainsi que le PSSP (Plan Stratégique de Sécurité et de Prévention) pour SPF Intérieur Prévention et Sécurité au niveau fédéral.

Je participe à de nombreux comités de pilotages locaux et supra locaux, réunions de crise et projets ponctuels menés conjointement entre les communes bruxelloises en vue de l’élaboration du PGS (Plan Global de Sécurité).

Par "prévention" est entendue toute action permettant de prévenir les crimes, délits et incivilités sur le territoire communal.

Quel regard portez-vous sur votre master en criminologie, dans le cadre de votre parcours professionnel ?

Le programme du master et, plus particulièrement me concernant de la finalité approfondie, m’a donné des outils solides d’évaluation et de recherche dans le domaine des sciences sociales. Le cursus m’a permis d’acquérir une méthodologie rigoureuse et un esprit critique qui questionne les évidences et les lieux communs. Le master en criminologie m’a donné les clés de la gestion d’équipe et de projets.

Quelles compétences/connaissances acquises durant votre master vous sont le plus utiles dans le cadre de votre travail ?

La prise de recul sur les événements est une valeur fondamentale et essentielle pour tout criminologue qui se respecte. Le master en criminologie à l’UCL pousse à oser la compréhension de l’incompréhensible et veille à lutter contre une déshumanisation. Le paradigme de la réaction sociale permet de voir tout processus « criminogène(isé ?) » et de voir ce que notre société en fait. C’est une vision particulièrement intéressante quand on a le désir de proposer de nouvelles réponses innovantes et originales en réaction aux problématiques rencontrées.

Quels conseils donneriez-vous aux futurs étudiants en criminologie ?

Je ne pense pas avoir une légitimité particulière pour donner des conseils. Du moins des bons conseils. Je peux cependant expliquer avec exactitude ce qu’il s’est passé pour moi. Les études en criminologie ne m’ont pas apporté que des outils professionnels qu’il suffirait de solliciter dès qu’on en a besoin. Ces études m’apportent également beaucoup au niveau personnel. Cet esprit critique, forgé au cours du cursus, aide tout simplement à faire des choix… à tous les niveaux. Ce sont de belles études, complètes, critiques et pertinentes. N’ayez pas peur de postuler pour des jobs qui vous semblent impossibles à obtenir, vous serez surpris de ce que vous avez acquis comme connaissances à l’école de criminologie. On dirait que c’est un conseil, finalement.