16 avril 2024
17:00
Louvain-la-Neuve
LECL 93 - Salle du Conseil
Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que Monica Baur soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du grade de Doctorat en information et communication :
La vulgarisation scientifique sur le web. Étude des pratiques de vulgarisation de vidéastes et de podcasteur·euses francophones indépendants (2020-2023).
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Résumé
Cette recherche doctorale porte sur les pratiques de vulgarisation scientifique de vidéastes sur YouTube et de podcasteur·euses francophones indépendants. La vulgarisation renvoie à des pratiques se déployant sur différents supports, dont l’objectif est de diffuser des connaissances en dehors d’un cadre formel, à destination de publics variés généralement considérés comme non spécialistes.
Monica Baur s’est entretenue avec 60 vulgarisateur·trices et a mené une analyse de contenus (vidéos et podcasts scientifiques) ainsi qu’une ethnographie en ligne. Les thèmes traités sont relatifs aux sciences au sens large : les sciences naturelles, expérimentales et formelles (chimie, biologie, mathématiques, etc.), les sciences humaines et sociales (histoire, linguistique, etc.) et les sujets de culture générale et de société.
Plusieurs axes structurent cette thèse, dont l’objectif est de comprendre et de mieux connaître comment des amateurs de sciences (au sens premier du terme, à savoir qui aiment les sciences) rendent leurs connaissances accessibles en publiant des contenus en ligne. D’abord, la chercheuse s’est intéressée au sentiment de légitimité et d’expertise des vulgarisateur·trices. La question de la source du message semble d’autant plus épineuse qu’elle touche des sujets qui ont potentiellement un fort impact sur les représentations du public. Un chapitre traite également du parcours et du profil de ces créateur·trices, mettant notamment en avant l’importance du parcours autodidacte dans le développement de leurs connaissances et dans la transmission de celles-ci.
Monica Baur met ensuite en lumière le phénomène de plateformisation de la vulgarisation, c’est-à-dire le fait que les activités de médiation des savoirs sont liées aux contraintes et logiques des plateformes. Démonétisations, politiques changeantes, suppression de fonctionnalités, compréhension des algorithmes : les vulgarisateur·trices sont amenés à faire face à différents défis relevant de la création de contenu sur Internet.
La chercheuse consacre aussi une partie à la mise en forme et à la mise en scène de la vulgarisation, du choix du sujet jusqu’à la promotion des contenus sur les réseaux sociaux, en passant par l’usage des figures de styles et la méthodologie de recherche et de consultation des sources.
Enfin, un dernier chapitre concerne les collaborations entre acteurs traditionnels de la médiation scientifique et culturelle (musées, institutions scientifiques, etc.) et vulgarisateur·trices du web. Ce type de collaborations a été popularisé notamment par les vidéos réalisées entre le Louvre et différents vidéastes dont Benjamin Brillaud de la chaîne d’histoire Nota Bene. Monica Baur a adressé un questionnaire à différents profils d’acteurs culturels et institutionnels (responsables pédagogiques, enseignants-chercheurs, chargés de médiation, etc.). Ces partenariats renvoient à une gamme très variée d’activités comme la création de vidéos ou d’épisodes de podcasts sur demande, la relecture de textes, la commande d’illustrations, le soutien logistique ou documentaire, que ces projets soient rémunérés ou non. Les vulgarisateur·trices peuvent jouer un rôle intéressant pour construire des projets avec d’autres acteurs de la diffusion scientifique.
Membres du jury
- Prof. Thibault Philippette (UCLouvain), co-promoteur et secrétaire du jury
- Prof. Paul Bertrand (UCLouvain), co-promoteur
- Prof. Sarah Sepulchre (UCLouvain), présidente du jury
- Prof. Jean-François Rees (UCLouvain), comité d’accompagnement
- Prof. Mélanie Millette (UQAM), évaluatrice externe