Il n’existe pas encore de traitement spécifique ni de vaccins contre le SARS-CoV-2 responsable de l'épidémie COVID-19. Mais une course contre la montre est lancée par des équipes scientifiques du monde entier qui travaillent sur le développement des candidats vaccins et des molécules thérapeutiques. La mise au point d’un vaccin pourrait prendre plusieurs mois.
Benoît Kabamba-Mukadi, Professeur à l’UCLouvain et chercheur au pôle de microbiologie médicale de l’Institut de recherche expérimentale et clinique (IREC) développe ici les étapes de la naissance d’un vaccin.
La réponse immunitaire
Une des premières étapes dans le développement du vaccin est la détermination des antigènes qui provoquent une réponse immunitaire efficace, humorale ou cellulaire. L’équipe de l’Université des Sciences et Technologies de Hong Kong (HKUST) a rapporté l'identification des cibles vaccinales possibles contre le coronavirus SARS-CoV-2.
Le genre Betacoronavirus comprend le virus SARS-CoV responsable du syndrome respiratoire aigu sévère apparu en 2003 et le nouveau virus SARS-CoV-2. Ces 2 virus partageraient des épitopes antigéniques, ce qui permettrait de partir des données connues de l’immunité contre le SARS-CoV pour développer un candidat vaccin contre le SARS-CoV-2.
L’Institut Pasteur en France travaille sur une approche qui permet d’obtenir des vaccins efficaces et en grande quantité d’après Dr Frédéric Tanguy, directeur de recherche, notamment en modifiant le vaccin de la rougeole par insertion des gènes du coronavirus SARS-CoV-2 dans une souche atténuée. Ensuite, des tests sur un modèle animal comme la souris seront réalisés pendant quelques mois avant de passer à une évaluation sur les êtres humains.
Une course contre la montre
Il existe des approches pouvant permettre d’obtenir un candidat vaccin en trois ou quatre mois mais cette méthode serait généralement moins efficace pour produire des grandes quantités de vaccin.
Aux États-Unis, les laboratoires pharmaceutiques Moderna Therapeutics auraient déjà mis au point en 42 jours un candidat vaccin. Moderna Therapeutics travaillerait en collaboration avec des chercheurs gouvernementaux en vue de réaliser des tests directement sur les humains à partir d’avril 2020.
D’autres équipes et laboratoires travaillent sur le développement du vaccin, ainsi la firme française Sanofi prévoit d’approfondir ses recherches sur un vaccin-candidat préclinique avancé contre le SARS-CoV apparu en 2003 de façon à adapter ce candidat vaccin au nouveau SARS-CoV-2.
La Chine qui compte la très grande majorité des patients infectés a annoncé pouvoir commencer des essais cliniques d’un candidat vaccin sur l’homme fin avril 2020.
Mais tous ces candidats vaccin n’aboutiront pas nécessairement à un vaccin commercialisé, il pourrait donc s’écouler des années avant d’avoir une production commerciale massive d’un vaccin qui entre dans le marché de Covid-19, même s’il est mis au point plus tôt.
Benoît Kabamba-Mukadi
Professeur à l’UCLouvain et chercheur au pôle de microbiologie médicale de l’Institut de recherche expérimentale et clinique (IREC).