Photo : NAC CC3.0
Développer les réseaux internationaux et rencontrer ses pairs fait partie de l’ADN du métier de chercheur et chercheuse. Le challenge actuel est d’en diversifier les modalités en stimulant la mobilité virtuelle, l’usage de transports bas carbone ou encore la préférence pour des séjours moins fréquents mais plus longs tout en gardant la richesse nécessaire des échanges.
En 2018, le bilan carbone de l’Université montrait que l’empreinte écologique émanant des déplacements professionnels était liée pour 80% aux trajets en avion, ceux-ci émettant pour 2.700 tonnes d’éq. CO2. A titre d’information, un vol aller-retour Bruxelles - New-York émet de l’ordre de 1,5 tonnes d’éq. CO2 et l’empreinte annuelle d’un individu représente, en moyenne, 9 tonnes d’éq. CO2.
Face à ce large levier potentiel, une Charte de mobilité internationale responsable et un arbre décisionnel ont été créés. Celle-ci s’inspire d’une expérience pilote menée par un institut de recherche de l’Université (ELI). Depuis 2021, ce document de référence est proposé aux instituts, facultés et services. Chaque entité est libre d’y souscrire de manière volontaire. En cas d’adhésion, l’ensemble des membres du personnel s’engage à suivre un cheminement en trois étapes dès qu’une participation à un évènement organisé à l’étranger se présente :
1. Reduire
« Existe-t-il une modalité virtuelle de participation qui me permette de rencontrer mes objectifs pour cet évènement? » est la première question à se poser en amont. Dans certains cas, le recours à la téléconférence (potentiellement en différée) est envisageable via un ordinateur propre ou via le matériel performant mis à disposition dans l’une des salles dédiées de l’UCLouvain.
Economies d'émissions : elles sont importantes.
Ex. Une journée en virtuel émet moins d’1 kg d’éq. CO2 contre un aller-retour en avion Bruxelles - Rome qui consomme 300 fois plus.
Outil: listing des salles équipées pour la visioconférence
2. Remplacer
« Quel est la durée, porte à porte, de mon voyage? ». « De quelle couleur est ma ville de destination? ».
Si celle-ci est:
- verte, le temps porte à porte du voyage en train est inférieur à 6 heures et n’excède pas de plus de deux heures celui du voyage en avion (qui correspond aux temps d’embarquement). Je choisis alors le train, le bus ou une formule de covoiturage.
Ex : Cambridge, Frankfurt, Groningen, Hannover, Leeds, Lyon, Sheffield, Southampton, etc. - orange, le temps porte à porte du voyage en train n’excède pas huit heures. J'envisage alors ce moyen de transport.
Ex : Aix-en-Provence, Berlin, Cardiff, Genève, Hamburg, New Castle, Zürich, etc.
Economies d'émissions: l’empreinte carbone est drastiquement diminuée tout en ne faisant pas forcément grimper le prix du billet.
Ex. Un aller-retour Bruxelles - Marseille comptabilise 4kg d’eq. CO2 en train contre 220 kg d’éq. CO2 en avion. Si le coût du bagage et du transport entre Nîmes et Marseille sont inclus, le prix du trajet en avion équivaut à celui du train.
Outils: l’agence de voyage institutionnelle (Carlson Wagon Lits) propose des alternatives. Il est également possible de les chercher en complétant mon profil sur la plateforme dédiée. D’autres sites permettent aussi de comparer facilement la durée et le prix d’un voyage selon le mode de transports - Rome2rio et Omio.
3. Contribution
Dans le cas d’un déplacement en avion (préférentiellement sans escale), une « contribution verte », destinée à un fonds localisé au niveau de l’entité signataire, est versée, soit 50€ par tonne de CO2. Cette contribution correspond à l’empreinte carbone liée au vol. Dès qu’une telle initiative sera instituée au niveau légal, la contribution ne sera plus nécessaire au niveau de l’Institution.
Outil: Le calculateur, utilisé dans la note de frais électronique, permet d’évaluer facilement la quantité d’éq. CO2 associée au trajet aérien.
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La contribution carbone: elle vise à rétablir un prix plus juste par rapport aux déplacements en avion en y incluant, au moins partiellement, le dégât causé à l’environnement. Sur base des travaux d’économistes, le montant proposé de la contribution par tonne de CO2 est de 50€, avec un taux de croissance de 4% par an. Dans le cas particulier d’un voyage lié à une coopération avec un pays du sud, une contribution centrale est prévue. Il s’agit d’un signal symbolique par rapport à la « dette écologique » occidentale vis-à-vis des pays du Sud.
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L'encodage des voyages : rien ne change via l’agence de voyage institutionnelle et si l'achat se fait en direct, c'est une petite case en plus à remplir dans la note de frais électronique. Ensuite tout est centralisé et la cellule comptable de l'entité signataire recevra annuellement le décompte des contributions pour chaque membre. Plusieurs solutions sont possibles pour prendre en charge ce montant : ressources diverses, budget de fonctionnement (F+E).
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Le fonds : localisé au sein de l’entité signataire, le fonds soutient des actions visant à réduire son empreinte carbone. L’institut, la faculté ou le service fait alors ses choix. Quelle initiative les investissements récoltés vont-ils soutenir? Un abonnement Cambio, une contribution au surcoût potentiel des voyages en train, un achat de vélos électriques, etc.
>> Télécharger la charte de mobilité internationale responsable et l'arbre décisionnel
Ci-dessous les réponses à quelques questions fréquentes :
Quel est l’impact environnemental des voyages internationaux ?
En 2019, dernière année avant pandémie pour laquelle nous avons des chiffres complets, les déplacements professionnels représentaient plus de 16 millions de km parcourus pour 3500 tonnes de CO2, dont 80% pour les déplacements en avion. A eux seuls, ces déplacements représentaient 4% du bilan carbone de l’Université. Sur une année, c’est l’équivalent de l’impact de tous les échanges de données sur les réseaux de l’Université.
A titre de comparaison, l’empreinte carbone annuelle moyenne d’un.e Belge est de l’ordre de 12 tonnes. Un AR Bruxelles – New -York représente près de 2 tonnes, soit l’équivalant de 8.500 Kms en voiture.
Puis-je prendre le train en 1ère classe ?
Pour les déplacements professionnels en Belgique, les billets de train en 1re classe sont dorénavant possibles sans accord préalable de votre supérieur.e hiérarchique. La première classe est parfois plus adéquate en particulier lorsque le trajet se fait en heure de pointe, afin de s’assurer d’une place assise. Pour les voyages internationaux, l’accord de votre responsable hiérarchique reste nécessaire, mais cette autorisation est réputée acquise lorsque le déplacement est pris en charge sur une ressource externe et que le surclassement est pris en charge par un compte de ressources diverses ou directement par la source de financement extérieure.
Pour les réservations d’avions en Europe, seuls les voyages en classe économique sont autorisés.
Qu’en est-il des billets réservés en direct et remboursés via les notes de frais ?
Pour les trajets internationaux, il est toujours préférable de faire les réservations via notre agence de voyage agréée afin de s’assurer du respect de la réglementation sur les marchés publics et éviter toute contestation du bailleur de fonds. Néanmoins, pour respecter cette législation, si vous achetez vos tickets d’avion en direct et rentrez une note de frais pour leur remboursement, il est nécessaire de respecter la règle des trois offres de prix (via par exemple 3 prix disponibles via internet).
A quoi suis – je engagé.e par la signature de la charte par mon institut, ma faculté et l’administration centrale ?
Si je me déplace, je prends le train, le bus ou co -voiture pour les villes vertes. Quand la destination est orange, je privilégie ces modes de transport bas carbone – l’avion étant une option également. Quand ma destination est « rouge », le trajet étant nettement plus long, l’avion se justifie mais je peux bien sur privilégier un mode de transport bas carbone si mon emploi du temps le permet.
Environnementalement parlant, le train émet entre 10 et 50 fois moins de CO2 que l’avion en fonction du pays dans lequel vous voyagez, du mix énergétique de production d’électricité de celui-ci et du type de train et de la densité de voyageurs. Par exemple, votre trajet en TGV en France sur 1000km émettra 60 fois moins qu’un avion (comparaison ademe).
Qu’en est-il du covoiturage ?
Une personne seule dans sa voiture diesel ou essence émet un peu plus de CO2 que l’avion pour une même distance. Au-delà de 300km, le remboursement d’un trajet en voiture n’est pas autorisé par les normes de gestion sans raison valable et autorisation préalable du ou de la responsable hiérarchique. Si le train n’est pas possible, le covoiturage est vivement encouragé, c’est d’ailleurs une raison valable de remboursement d’un trajet en voiture sur une distance de plus de 300km.
Dans ce cadre, quelles sont les obligations de l’agence de voyages ?
L’agence de voyages CWT agréée par l’UCLouvain est une actrice centrale de la mise en œuvre de la politique environnementale. Elle a en particulier l’obligation, lorsque votre demande de déplacement se fait vers un pays limitrophe, ainsi que la Suisse, de vous proposer une alternative en train.
Comment calculer les émissions de mon voyage ?
Pour le calcul des émissions de CO2 de votre vol, nous recommandons le calculateur myclimate.org. Celui-ci prend notamment en compte, outre les émissions directes du carburant utilisé, l’impact du vol sur l’atmosphère, notamment par des dégagements d’oxydes d’azote, qui est équivalent à l’impact du carburant utilisé et double donc l’impact total du vol en termes de réchauffement climatique.
Si vous réservez votre vol via l’agence de voyage, il n’y a rien à faire, ce calcul est géré par l’agence et l’administration des finances.
Si vous réservez vous-même, vous serez alors obligé d’introduire cette empreinte carbone en kg d’éq CO2 dans la note de frais (une fonctionnalité le permet très facilement). Par exemple, un aller – retour Bruxelles – Montréal représente 1,8 t d’éq. CO2 soit 1800 kg d’éq CO2 à encoder.